Rapport de Voyage 2016

6 novembre

Ah les voyages ! Toujours le stress des valises à remplir, elles ne veulent pas se fermer que je sois assise ou même debout dessus…
Pleines d’émotions, nous partons de bon matin. Nous sommes aussi contentes d’échapper à la routine du travail.
Arrivées à la gare de Zürich, le changement de train pour l’aéroport s’avère difficile en raison de nos lourdes valises. Puis nous prenons enfin l’avion pour le Cambodge !

Nous arrivons à Phnom Penh le 7 novembre à neuf heures du matin, et nous sommes bien fatiguées. Les neveux devaient nous rejoindre mais le bus est en retard et nous devons attendre.

Le lendemain 8 novembre, nous reprenons la route en direction du village et nous discutons beaucoup au sujet de l’achat du bois pour notre projet.
En chemin, nous avons acheté 150 baguettes de pain pour distribuer aux enfants du village.
Nous nous arrêtons dans une entreprise qui vend du bois de construction et nous discutons des prix, ce qui est très difficile et car ils augmentent chaque année. Nous choisissons de bonnes pièces pour la construction d’une maison et la réparation de la façade d’une autre maison.
Nous avons passé là des heures sous la pluie et nous avions faim…
Le camion est arrivé avec le bois au village, nous l’avons déchargé et stocké en attendant le reste du matériel.

Avant et pendant la construction, la tradition veut que l’on fasse des offrandes.
Il est important de construire la maison au bon emplacement et dans la bonne direction par rapport au lever du soleil.
On fait une offrande avant de monter les façades afin de protéger les ouvriers.
Une seconde offrande est faite une fois la maison terminée, puis on attache un drapeau de moine au milieu du plafond la maison.

 

9 novembre et jours suivants dans le village

Les ouvriers commencent les travaux sous la pluie et dans la boue. Nous sommes trempées et sales, c’est fatiguant de courir partout à la fois toute la journée.
Au bout sept jours, ils ont terminé le décapage et le ponçage. C’est surtout très long de percer des trous manuellement car ils travaillent encore avec les anciennes méthodes.
Nous commençons le montage des trois façades sous la pluie, le temps nous a bien bénis !
Trempés et toujours dans la boue nous ne perdons ni notre sourire ni notre courage.

Pour nous ce n’est que du bonheur que de pouvoir passer quelque temps avec tous ces gens. Surtout, nous comprenons que c’est très dur de construire une maison sans machine.

En attendant le reste du matériel, les ouvriers sont partis sur un autre chantier soutenu par  l’association. Il s’agit d’une maison qui n’a qu’un toit, il manque les façades.

Nous avons acheté du bois pour réparer cela. La famille  pourra enfin dormir au sec, cela fait cinq ans qu’ils attendent ce moment !
Nous sommes parties chercher les marchandises : Les tôles, le gravier, le sable et les tuyaux qu’on tarde à nous livrer. Là, nous réussissons à en savoir davantage : en fait, les fournisseurs ne sont pas pressés, eux ont le temps ce qui n’est malheureusement pas du tout notre cas…
Nous commençons à payer les marchandises mais ils refusent notre billet qui n’est pas neuf, décidément tout prend du temps !

Nous partons ensuite acheter des pots pour récupérer l’eau de pluie. Là encore on nous dit que le délai de livraison est de 15 jours pour ce matériel.
Ce n’était pas notre journée ! Finalement nous sommes fières de nous car nous avons su garder notre calme.

Nous avons visité les familles Rumdul et partagé leur repas.
Nous avons découvert que chaque famille manque de tellement de choses :

  • Les moustiquaires
  • Les nattes
  • Les ustensiles de cuisine
  • Les couvertures et les coussins
  • Les habits
  • Les vélos

Ils ont des dettes auprès des médecins. Ils essaient de rembourser mais c’est très difficile alors ils mettent leurs champs en gage.

Il y a des fuites d’eau au niveau des toits et les tôles rouillent…cela n’aide pas !

Ils présentent souvent des symptômes tels que:

  • Forte fièvre
  • Douleurs dans le ventre
  • Vomissements et vertiges
  • Plaies ouvertes infectées
  • Grippe intestinale etc.

Nous n’avons pas de matériel pour les soins. Grâce à Jocelyne et quelques amis qui nous ont donné des médicaments, nous avons pu parer au plus pressé comme chaque année.
Nous sommes très touchées par la gentillesse des familles, leur ouverture d’esprit, leur parfait sens de l’accueil, leur art du partage même s’ils n’ont presque rien. Ils vivent avec une joie simple  et c’est pour nous  un immense privilège de partager ces moments avec eux, à discuter de tout et de rien.

Pour la première famille, nous avons changé les tôles des façades et surélevé la maison afin que leurs têtes ne touchent plus les poutres.

Nous avons réparé les six puits car les manivelles ne tiennent plus, elles sont attaquées par la rouille. Les éléments en  fer sont cassés et les tuyaux abîmés.

 

Une journée pique-nique à la plage

Nous avons décidé d’offrir une journée à la mer aux enfants et à leur famille. Les enfants nous assaillent de questions sur la mer.
C’est un peu compliqué de réserver des bus mais nous en trouvons finalement trois et nous partons par une journée magnifique, les yeux des enfants brillent !
A notre arrivée les enfants se précipitent sur la plage sans enlever leurs vêtements ni leurs chaussures en criant « la mer, la mer »
Certains ne savent pas nager, nous donnons alors quelques cours, malheureusement sans trop de succès car en fait ils boivent souvent la tasse (nous encore plus qu’eux d’ailleurs)…
Après la baignade, nous pique-niquons tous ensemble. Nous avons acheté de gros crabes pour chaque famille afin qu’ils goûtent et comparent les crabes d’eau douce et ceux d’eau salée.
Lem a offert des glaces aux enfants et aux plus grands.
Les enfants ont découvert les singes qui courent sur la route à la recherche de nourriture, c’est la première fois qu’ils voient nos  amis à quatre pattes.
Nous retournons au village à la fin de l’après-midi et les enfants ne veulent plus nous quitter.
Quelle journée formidable et bien remplie avec ces 50 personnes.

 

Nouvelles familles

Famille Pholy

Pholy a 27 ans, orpheline avec une petite sœur et deux petits frères. Elle-même a deux enfants.
Son mari travaille actuellement à Kâmpôt pour une courte période.
Sa maison et composée de quelques bouts de bois avec des feuilles de cocotier pour façade et un toit de paille.
Elle a perdu sa maman l’année dernière et se retrouve avec les dettes auprès des médecins.
Cette famille a besoin de tout.
A construire en priorité.

Famille Kniang Nieth

Elle est veuve et vit avec 3 petits-enfants, une fille et deux garçons.
Elle n’a pas de champ à cultiver et va chercher du travail partout où elle le peut.
Actuellement nous soutenons la scolarité des enfants.
Sa maison :     Façade en feuilles de cocotier

                              Toit de paille

                              Des trous partout…

Plantée au milieu des champs sans même un arbre pour la protéger.

C’est vraiment compliqué pour eux !

Maison à construire en priorité.

 

Encore dix enfants ajoutés dans les dossiers

Nous avons au total :

50 enfants

17 familles membres de Rumdul

10 familles dont nous soutenons l’alimentation avec du riz

 

Au courant de l’année 2016

Nous sommes souvent intervenus financièrement pour des familles Rumdul pour des problèmes de maladie ou de manque de nourriture.

Nous avons perdu un enfant de l’association à cause d’une inflammation de l’intestin. Il ne se nourrissait plus et la famille manquait de moyens pour le soigner dans le grand hôpital.

Ils m’ont avertie mais c’était trop tard, je n’ai pas pu intervenir. Cela m’a beaucoup affectée moralement. C’est aussi très dur pour la famille. C’était un enfant gentil et adorable. Lors de notre séjour précédent, avant notre départ, il me demandait de lui donner des fournitures pour l’école.

 

Chers amis

Nous tenons à vous remercier chaleureusement, nous avons été été très touchées par vos dons, votre générosité, votre soutien depuis 5 ans.

Sans vous, nous ne pourrions pas avancer dans notre projet.

C’est vraiment la foi que tous mettent en nous qui nous encourage à avancer et continuer notre combat en faveur des enfants et familles pauvres.

Même quand nous étions fatiguées nous sentions que vous étiez là avec nous pendant notre voyage et nos travaux.

Un immense merci !